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En prenant le thé.

j’aimais Henri de m’avoir initiée à tout ce bonheur là !

Du passé, je me rappelais bien les délicieux instants où, tout à l’attente, nous préparions la layette du bébé ; — je revoyais bien aussi nos châteaux en Espagne, que le présent réalisait en partie ; mais les douleurs d’hier — de toute une nuit passée à souffrir — que tout cela, mon Dieu ! était loin de moi.

Je revoyais bien, à travers un brouillard confus, mon pauvre Henri allant et venant par la chambre, les sourcils froncés, marchant à grands pas, puis venant près de mon lit et me prenant la main.

J’entendais bien sa voix à demi étouffée me dire :

— Courage, petite femme, tu sais — notre petit bébé à nous deux ! — Et il souriait en me regardant.

Je le voyais encore suivre des yeux chaque mouvement du docteur — épier sur son visage chaqueimpression passagère….

Puis après…, lorsque les petits cris de l’enfant emplissaient la chambre, — tomber à deux genoux