Page:Ferdinand Henaux - Études historiques et littéraires sur le wallon, 1843.djvu/68

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 64 —

Quoique le wallon soit loin encore d’être assujetti à des règles certaines, il a cependant un fonds grammatical dont on a cherché à fixer les points principaux. Nous ne ferons pas ici usage de ces travaux ; nous nous livrerons pour notre propre compte à de nouvelles recherches philologiques, qui se rapporteront, pour la plupart, au dialecte de Liège, qui est le seul dont nos bons auteurs aient fait usage. Une observation générale, et qui est ici à sa place, c’est que pour bien apprécier les mots et les formes grammaticales du wallon actuel, il faut avant tout remonter aux origines, qu’on ne trouve que dans les langues parlées par les écrivains du moyen âge, comme, entre autres, Hemricourt ; car, il faut l’avouer, on ne peut aujourd’hui écrire le wallon d’une manière régulière qu’en recourant à l’orthographe ancienne, c’est-à-dire, qu’en recomposant la grammaire en usage chez nous au XIIIe siècle, ou, pour le moins, au XIVe. On comprendra aisément qu’il ne peut être ici question de cette manière d’envisager notre idiome. Nous y reviendrons un jour. Contentons-nous, pour aujourd’hui, d’émettre quelques réflexions pratiques sur une matière qu’on a trop négligée, nous voulons dire, sur la valeur prosodique de certaines lettres de notre wallon.

Dans l’alphabet de cet idiome, certaines lettres, en effet, ont une prononciation étrangère à la langue française, langue que nous prendrons pour faire ressortir nos remarques et nos comparaisons, sans vouloir cependant laisser supposer que ces mots wallons lui aient été empruntés. Nous les passerons en revue au galop.