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Page:Ferdinand Prat - La théologie de Saint Paul.djvu/1165

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de répondre avec certitude. Saint Paul fait sans doute allusion à la malédiction prononcée par Dieu contre la terre ; mais cette malédiction frappait directement l’homme et n’atteignait la terre que par contre-coup. Le sol perdit-il sa fertilité naturelle, ou l’homme perdit-il le secours providentiel qui le soustrayait à la dure loi du travail ? Et la terre un jour retrouvera-t-elle cette merveilleuse fécondité que lui promettent les Oracles Sibyllins et autres apocryphes, sans parler des rédacteurs du Talmud ? Nous n’en savons absolument rien : « Dieu seul peut dire quels seront les nouveaux cieux et la nouvelle terre. Ce sera ce qu’il y a de plus convenable pour manifester la bonté divine et la gloire des bienheureux. Il est donc superflu de se perdre en vaines conjectures là où la raison est impuissante et où la révélation fait défaut. » Ces sages paroles de Scot auraient pu épargner aux théologiens bien des réveries et aux exégètes bien des divagations. Il faut demander à Paul moins qu’à tout autre de nous décrire les destinées de la création matérielle. Tout son intérêt se concentre sur l’histoire de l’humanité. Encore cette histoire, à mesure qu’elle progresse, s’enferme-t-elle en un horizon de plus en plus étroit : d’abord le genre humain, puis l’Église militante, puis les élus associés au triomphe du Christ, enfin Dieu tout en tous.