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Page:Ferdinand Prat - La théologie de Saint Paul.djvu/20

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INTRODUCTION


CHAPITRE PREMIER

QUESTIONS DE MÉTHODE

I. DE LA THÉOLOGIE BIBLIQUE.

Limites. — Dans son sens le plus général la théologie est la science de la religion révélée. Elle prend le nom de théologie positive quand elle s’applique à faire l’inventaire du dogme, sans s’interdire d’en tracer le développement historique. Si, après avoir coordonné les éléments de la révélation, elle enrichit ce fonds de conclusions rationnelles pour en faire un vaste et harmonieux édifice dont toutes les parties se soutiennent et se commandent, c’est la scolastique. La théologie biblique n’est qu’une section de la positive. Des deux sources de la vérité révélée — Écriture et tradition — elle ne puise qu’à la première. Recueillir les résultats de l’exégèse, les rapprocher et les comparer, les mettre à leur place dans l’histoire de la révélation dont elle s’efforce de suivre la marche ascendante, fournir ainsi à la scolastique une base sûre et des matériaux tout préparés : tel est son rôle. En deux mots, la théologie biblique est le fruit de l’exégèse et le germe de la scolastique.

Mais elle n’est ni la scolastique ni l’exégèse. Celle-ci étudie les textes particuliers sans trop s’inquiéter de leurs rapports : elle procède par analyse. La théologie biblique unit l’analyse à la synthèse, car elle doit vérifier les résultats de sa devancière avant de les employer à la reconstruction d’un système,

ou plutôt d’une pensée ; mais c’est la synthèse qui la caracté-