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Page:Ferland - Entre deux rives, 1920.djvu/39

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« ON NE PASSE PAS ! »


Les combats sur l’Yser



Cinq heures et trente. Déjà les premières lueurs de l’aube se devinent au levant.

La nuit a été presque calme ; les hommes de garde sondent le terrain encore peu connu, en pensant que bientôt ils pourront reposer leurs membres las, pour reprendre, la nuit suivante, l’éternelle garde qu’ils ont montée un peu partout sur l’Yser, où la consigne est unique : « On ne passe pas »

Soudain un tir violent se déclanche, déversant des obus, hurlant et fracassant, sur les premières lignes, sur l’arrière, sur les postes, sur les routes. Il en pleut partout, de tout calibre, en une cadence toujours plus précipitée ; bientôt un nuage de fumée se mêle à la buée matinale que le froid plus vif du matin refoule à fleur du sol.