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ENTRE DEUX RIVES

Ses colonnes nombreuses et fournies emportent des mitrailleuses ; mais les nôtres, à leur poste malgré les projectiles qui éclatent de toutes parts, répondent avec vigueur et clouent sur place les colonnes ennemies qui ne se contentent pas d’un premier gain.

En effet, elles poussent vigoureusement en avant dans les boyaux, dans les intervalles, et cherchent par tous les moyens à nous refouler. Mais nous sommes carabiniers, disent les officiers et les hommes, et si vous nous avez fait l’honneur d’envoyer contre nous l’élite de vos « stoss struppen », vous devriez vous rappeler qu’avec les « Diables noirs », de si glorieuse mémoire, « On ne passe pas ! »

Tout aussitôt notre tir allonge ses rafales, nos braves surgissent, conduits par de non moins braves officiers, et refoulent les assaillants par une énergique contre-attaque.

Nous reprenons la moitié du terrain abandonné « par ordre », mais les mitrailleuses fauchent largement dans nos rangs et les vaillants qui restent se tapissent à leur tour dans le terrain dont ils viennent héroïquement de reprendre une part.

On se reforme, on se compte, on se réapprovisionne.