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ENTRE DEUX RIVES

La vérité est que leur avance a été annulée, et qu’ils ne peuvent se vanter d’aucun progrès contre nos soldats.

Nos soldats !… Ils ont été magnifiques. Ils ont vraiment terrorisé le commandement allemand et tellement maltraité l’ennemi, que deux contre-attaques, en préparation le soir de cette journée fameuse de l’autre côté de la ligne, n’ont pas pu s’exécuter.

Le Boche y a renoncé, assuré d’avance de l’inutilité de ce nouvel effort, et peut-être effrayé de la démoralisation de ses troupes après une telle raclée. Un officier allemand fait prisonnier par les nôtres ne s’est pas fait faute de nous l’apprendre. Nos fantassins ont été aussi admirables dans la résistance, aux premières heures de la journée, que dans l’attaque qui leur a fait reprendre le dessus. Ah ! cette attaque impatiemment attendue, elle parut décupler leur vaillance. Il ne fallait pas être grand clerc pour s’apercevoir que nous luttions contre des forces supérieures ; néanmoins, ils sont partis à la baïonnette, « en chantant », et leur enthousiasme était indescriptible. Il semblait qu’on leur eût commandé de prendre Bruxelles. Et les réserves qui se pressaient vers la première ligne, pour se ruer, quand leur tour serait venu, passaient devant le poste