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La Gaspésie

puis en Malbay ; ce dernier nom a été accepté par les pêcheurs français du pays, et aujourd’hui il est le seul qui soit généralement connu.

Nous sommes reçus chez Guillaume Girard, premier marguillier du lieu, quoique encore protestant. Girard est un des plus riches pêcheurs de la Malbaie. Arrivé pauvre de l’île de Jersey, à force d’activité et d’industrie, il est parvenu à réaliser une petite fortune. Outre ses propriétés foncières, il possède dix-sept barges, qui depuis le printemps ont déposé sur ses vignots mille quintaux de morue. La morue est fort abondante dans les eaux voisines ; souvent elle s’y jette en si grande quantité, qu’elle est poussée au rivage. Dernièrement on en a trouvé des masses considérables, qui, en poursuivant le capelan, s’étaient aventurées dans la rivière de la Malbaie, et étaient restées à sec sur le sable.

Comme cette mission est peu étendue, nous en repartons le même jour pour Percé.