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La Gaspésie

Juillet, 3.

Nous laissons la Grande-Rivière au bruit d’une vive fusillade, comme à l’ordinaire. Un des longs fusils, trop fortement chargés, se brise entre les mains d’un jeune homme, qui est debout dans une barge, au milieu de dix ou douze personnes ; quelques éclats passent près de la tête de M. Montminy, assis à côté de l’imprudent tireur. Par bonheur, personne n’est blessée : ses voisins rient du mouvement de terreur causé par l’accident, et continuent de faire feu avec le même entrain, ayant le soin de mouiller le bout du canon de chaque fusil, afin de produire une détonation plus bruyante.

Nous sommes embarqués ; mais le vent ne veut encore rien faire pour nous ; en attendant sa décision, la mer se charge de nous donner un avant-goût de ce qu’elle nous réserve au large ; une grosse houle tourmente la Sara, qui