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Page:Ferland - La Gaspésie, 1877.djvu/179

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La Gaspésie

Les feux, placés souvent en plein air, sur cette pointe basse et avancée, étant reproduits par le mirage, ne seraient-ils pas la cause réelle du phénomène, connu dans les environs sous le nom de feu des Roussi ? Suivant les rapports de ceux qui disent l’avoir examiné, une flamme bleuâtre s’élève par fois au sein de la mer, à mi-distance entre Caraquet et Paspébiac. Tantôt petite comme un flambeau, tantôt grosse et étendue comme un vaste incendie, elle s’avance, elle recule, elle s’élève. Quand le voyageur croit être arrivé au lieu où il la voyait, elle disparaît tout à coup, puis elle se montre lorsqu’il s’est éloigné. Les pêcheurs affirment que ces feux marquent l’endroit où périt, dans un gros temps, une barge conduite par quelques hardis marins, du nom de Roussi ; cette lumière, selon l’interprétation populaire, avertirait les passants de prier pour les pauvres noyés.