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La Gaspésie

bâties sur une presqu’île sablonneuse, formée par un barachois et l’embouchure de la rivière Sainte-Anne. Les habitations s’étendent le long du fleuve, jusqu’à une demi-lieue de chaque côté de ce point central. N’ayant rien de mieux à faire avant les exercices de la mission, je consacre une heure à visiter le premier endroit de pêche que j’aie encore rencontré. Le soleil vient de se lever ; la brise du matin répand une délicieuse fraîcheur et porte au loin cette odeur, moitié saline et moitié sulfureuse, qui s’échappe des tas de varech déposés au rivage. Une grève de sable blanc, ferme et unie, s’étend autour de l’anse. Vers l’intérieur, à quelque distance du fleuve, le terrain s’élève, et les collines s’étagent les unes au-dessus des autres, jusqu’à ce qu’elles se terminent par les Chikchâks, dont quelques cimes, dans les environs, ont plus de trois mille cinq cents pieds de hauteur. Près de chaque maison de pêcheur est le vignot, échafaud long, étroit, couvert de claies sur lesquelles sèche la morue. Des bandes de chiens et de pourceaux,