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La Gaspésie

dans la jouissance d’une indépendance illimitée, errent de côté et d’autre, grognant, aboyant, se querellant autour des débris de poissons amoncelés sur le sable.

Sainte-Anne des Monts ne renferme que trente-sept familles, dont la plus ancienne y est établie depuis vingt ans, les autres y sont venues depuis.[1] Il n’y a pas encore bien longtemps que ceux qui naviguaient sur cette côte craignaient de s’y arrêter ; ils aimaient mieux essuyer les plus rudes tempêtes au large que de venir mouiller dans ce port, car les habitants passaient alors pour des pillards déterminés. Aujourd’hui les choses ont bien changé ; les pêcheurs du lieu gagnent leur vie honnêtement, se contentant de faire la guerre à la morue et au saumon. Ils prouvent leurs bonnes dispositions pendant la visite épiscopale, car tous se rendent aux

  1. En 1860, 119 familles habitaient Sainte-Anne des Monts.