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La Gaspésie

nit lignes, hameçons, filets, barges et sel ; il reçoit la morue au rivage ; il la décolle, la tranche, la sale, la met sécher sur les vignots, la pile, la travaille, et enfin loge ses employés dans une coquerie, ou, suivant le langage du pays, un cook-room, qui leur sert de cuisine et de logis. Chaque barge est conduite par deux moitiés de ligne ; ceux-ci fournissent la bouette, et, pour s’en pourvoir, ils passent une partie de la nuit à draguer. Ils pêchent pendant la journée, et viennent le soir déposer le produit de leur travail sur la grève, où le maître prend le poisson et le prépare. Lorsque la morue est sèche, une moitié appartient au patron et l’autre moitié aux pêcheurs, qui, à cause de cette clause dans les marchés, ont reçu le nom de moitiés de ligne.

Vers le commencement de juin, arrive la morue poursuivant le capelan. Pendant une couple de semaines, elle remonte en très-grande quantité ; alors les pêcheurs prennent à peine