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La Gaspésie

mes braves gens ont employé du savon fait avec de l’huile de morue. »

Pendant les exercices donnés à la chapelle, nous pouvons nous convaincre de la vérité d’une remarque faite par feu monseigneur Plessis : dès que les pêcheurs, accoutumés à un travail presque constant, demeurent tranquilles, un sommeil de plomb pèse sur leurs paupières. Cette propension à dormir s’explique par les veilles précédentes et par le contact du poisson, auquel on attribue une puissante influence soporifique.

Vers le soir, la Sara regagne le large, pour être prête à entrer demain, de grand matin, dans l’anse au Gris-Fond[1], qui est à deux lieues de la rivière au Renard.

  1. Aujourd’hui, on écrit Griffon au lieu de Gris-Fond, nom donné, suivant quelques-uns, parce que le fond de la mer est formé d’un sable grisâtre.