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La Gaspésie

peu de temps. Après avoir passé le banc extérieur, nous nous dirigeons vers une autre pointe sablonneuse, qui s’avance dans le port et sur laquelle s’élèvent quelques chétives baraques ; là sont amoncelées des masses de lard de baleine, que l’on fait fondre dans d’immenses chaudières, afin d’en extraire les matières grasses et huileuses. Le résidu est employé comme combustible pour alimenter les feux.

Le dépècement se fait au large, ou dans un des havres voisins du lieu où la baleine a été tuée. Après l’avoir solidement amarrée sur un des flancs du bâtiment, les matelots, ayant des crampons fixés sous la semelle de leurs lourdes bottes, descendent sur la masse inerte et glissante. Munis de tranches, de couteaux et de crocs, ils découpent la viande par longues bandes, qui sont enlevées au moyen d’un cabestan et déposées dans la calle. Les barbes de la baleine sont arrachées soigneusement ; et