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La Gaspésie

lorsqu’on s’est assuré de toutes les dépouilles, à un signal donné, les travailleurs remontent sur le bâtiment, les amarres qui retenaient la carcasse sont larguées, et elle descend lentement dans les profondeurs de la mer.

Les pêcheurs ne font aucune difficulté de manger le maigre de la baleine ; mais les sauvages seuls ont le courage d’avaler le gras, dont le goût, suivant eux, ressemble à celui du lard. Il en découle une huile abondante, avant même qu’on l’ait soumise à l’action du feu. Cette première huile est bien supérieure à celle qu’on obtient par la chaleur des fourneaux ; aussi se vend-elle plus cher que l’autre.

De la pointe au Pénouïl,[1] où nous sommes l’on aperçoit tout le port, avec une grande partie du bassin, ainsi que le village où réside

  1. Ce nom, donné autrefois par les pêcheurs basques, signifie péninsule.