Page:Ferland - Opuscules, 1876.djvu/162

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
162
Le Labrador

l’idée que ces stations me permettraient de visiter plusieurs endroits que je n’avais point vus en descendant, et que je rencontrerais des pêcheurs qui étaient absents au passage du missionnaire.

Entre Blanc-Sablon et Brador est l’Île aux Perroquets ; elle a reçu son nom d’une espèce de palmipède à tête de perroquet, qui est, si je ne me trompe, l’Alca impennis d’Audubon. L’île est couverte de ces oiseaux ; et à chaque instant on en voit quelque bande s’éloigner vers la mer, ou revenir vers l’île. C’est un temps de travail pour eux ; car les petits sont maintenant nombreux, et, pour les nourrir, il faut que les pères et mères fassent la pêche au lançon. Le lançon est un très-petit poisson, dont les oiseaux sont très-friands ; comme il est maintenant abondant dans la baie, les perroquets vivent en épicuriens. Ceux d’entre eux qui n’ont pas de famille à nourrir sont en