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Le Labrador

fournir, je consens à me rendre aux îles Brûlées avec le sieur Léger Lévêque, qui de grand matin est venu m’inviter à visiter sa maison. Sa barge, grande et forte embarcation, a été construite à Gaspé, et peut tenir la mer dans les gros temps ; le vent est favorable, les îles Brûlées, quoique fort avancées au large, ne sont qu’à six ou sept milles de la baie des Saumons ; nous y serons dans une heure et demie au plus ; il sera alors temps de déjeuner. Éole en avait décidé autrement. De l’île au Caribou, nous avions à faire, pour arriver aux îles Brûlées, une traversée où l’on est exposé à toute la force du vent : et comme le disait un de nos compagnons : « le vent soufflait une gueule. » La brise était si fraîche, que notre pilote ne crut pas prudent d’entreprendre le voyage, et il fallut attendre avec patience sur l’île Caribou. Quand midi arriva, le besoin de déjeuner commença à se faire sentir ; et, pour