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Le Labrador

tromper la faim, il fallut avoir recours au sommeil, au chicoté et aux bluets. Cependant le vent continuait toujours à souffler avec violence ; il fallut rentrer au port de Bonne-Espérance, où vers cinq heures du soir le capitaine Fraser m’offrit, sur sa goélette, le déjeuner que j’avais négligé de prendre le matin.

De bonne heure, le lendemain, j’arrivais à l’île Brûlée, où la bienveillance de M. Lévêque et de sa famille me fit presque regretter de n’y être pas arrivé la veille. L’île est un rocher qui n’a guère plus de sept ou huit arpents de longueur sur autant de largeur ; elle n’offre d’autre avantage que celui d’être bien placée pour la pêche. M. Lévêque y fait de bonnes affaires, et mérite certainement la prospérité dont il jouit. Vers midi la Marie-Louise jetait l’ancre dans le port voisin, et une heure après nous naviguions vers l’ouest.

La cargaison de la goëlette se trouva à peu