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Le Labrador

ouest nous obligea de nous réfugier dans la baie de la Trinité, qui n’est plus aussi sauvage qu’elle l’était, lorsque je m’y arrêtai pour la première fois, il y a vingt-deux ans. Nous y trouvâmes plusieurs bâtiments et parmi eux une goélette portant une quinzaine de pilotes. Les équipages des bâtiments et les passagers descendirent à terre pour cueillir des fruits, qui sont très-abondants en ce lieu, et visitèrent ensemble les environs de la baie. Quelques jeunes Américains, mes compagnons de voyage, revinrent tout enchantés des pilotes canadiens et déclarèrent qu’ils n’avaient jamais rencontré un corps de marins plus intelligents et plus actifs que ceux qu’ils venaient de voir. Ces jeunes gens connaissaient tous les ports des États-Unis, et l’un d’eux, pendant sept ans, avait parcouru toutes les mers. Trois jours après, je feuilletais un journal anglais, orné d’une colonne de diatribes contre les pilotes du Saint-Laurent,