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Louis-Olivier Gamache

fleuve Saint-Laurent ou qui en sortent. L’automne et le printemps, les vents soufflent avec une extrême violence sur la mer voisine ; aussi de nombreux naufrages ont rendu tristement célèbre le nom de l’Île d’Anticosti.

Autrefois, quand un vaisseau venait se briser à la côte, les hommes de l’équipage, qui n’étaient pas engloutis par les flots, ou broyés par les rochers, étaient condamnés à périr de faim et de froid, sans pouvoir espérer de secours. Les sinistres de ce genre devenaient si fréquents et si désastreux, à mesure que le commerce du pays s’étendait au dehors, que la législature du Bas-Canada dut s’occuper de les prévenir, ou du moins de venir en aide aux matelots naufragés. Depuis quinze à vingt ans, deux phares ont été bâtis sur la côte méridionale d’Anticosti, par les soins du gouvernement provincial. Ils sont à trente lieues l’un de l’autre ; le premier s’élève sur la pointe