Page:Ferny - Chansons de la roulotte, 1900.djvu/145

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J’fais donc afficher mon nectar
Sous les traits d’un dieu sur son char.
(Il faut avant tout fasciner
L’esprit du condamné.)
Mais, vu la multiplicité
Des pétrolett’s que rien n’arrête,
Nul ne veut exposer sa tête
À r’garder ma publicité.

Alors je rédige illico
Pour tous les journaux un « écho » ;
Car ces organes immoraux
Viv’nt surtout des poivrots.
Mais, vu la multiplicité
De voisines littératures
Plus dégoûtant’s
que ma mixture,
Nul ne lit ma publicité.

Je la r’jette alors tout au bout
Du « Courrier des Théâtres » où
Auteurs, compositeurs, cabots
Écrivent qu’ils sont beaux.
Mais, vu la multiplicité
Des gloir’s qui s’y font concurrence,
Au bout d’un an, personne, en France
N’avait lu ma publicité.

Alors, comme c’est des buveurs
Qu’en somme il me faut les faveurs,
J’fais coller ma prose au linteau
Des colonn’s Rambuteau.