Un beau soir d’été, le ciel est parsemé d’étoiles,
au milieu desquelles la lune, dans son plein,
trône comme une reine.
Le boulevard de Masagocho est noir de monde : flâneurs attitrés, qui s’ennuient chez eux le soir ; touristes de passage, qui viennent étudier les curiosités de la rue ; amateurs à la recherche de quelque objet nouveau ; étudiants et étudiantes, en quête de distractions ; sœurs aînées ou grand’mères promenant, attaché sur leur dos, un marmot qui dort ou piaille : c’est un perpétuel va-et-vient d’ombres qui se détachent en noir sur la lumière projetée par la lune.
De temps à autre des cris variés : c’est un Kurumaya qui se fait un passage à travers la foule. Il tire en courant sa voiture, sur laquelle se prélasse un monsieur à la dernière mode, tout fier de voir qu’on se dérange pour lui, ou bien, c’est le marchand ambulant de vermicelle ; il porte sur l’épaule un long bambou aux deux extrémités duquel se balancent les longues boites qui contiennent la soupe fumante. C’est