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Mais cache ton erreur source d’extravagance.
Prends modèle plutôt sur ce fameux Neuton
Qui de Dieu révéroit les ouvrages, le nom,
Et qui dans les calculs de son vaste génie
Sentoit de l’Éternel la puissance infinie.
Bien plus que toi je suis heureux,
Et la seule raison m’éclaire.
Tu ne vois point ce Dieu dans la splendeur des cieux
Je le vois partout sur la terre :
À mes yeux l’univers paroît son sanctuaire.



FABLE CXVIII.

L’OURS ET LE SINGE.


Le théâtre d’un singe étoit le dos d’un ours ;
C’étoit là qu’il faisoit grimaces et gambades…
Ces animaux étoient amis et camarades :
On s’attache à l’objet qui nous prête secours.
L’ours, en dansant, souffloit, grondoit toujours ;
Ce philosophe du vieil âge
Semble nous dire en son langage
Que le gai flageolet ou le triste bâton
Ne le font point changer ni d’humeur, ni de ton,
Et que la danse enfin n’est point l’art du vrai sage.
Un jour, à l’heure du repas,
Où leur maître à danser venoit de disparoître :
L’homme, dit l’ours au singe, est bien ingrat, bien traître ;
Au moment du repos, quand l’argent ne vient pas,
Il assomme, il meurtrit et nos reins et nos têtes ;
S’il parle, c’est pour dire : Ô les maudites bêtes !