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En sautillant lui crioit le moineau,
Ayez pitié d’un pauvre oiseau,
Qui voudroit de vous faire emplette
De la merveilleuse recette
Qu’on a chez vous pour s’enrichir :
Oh ! ma fortune seroit faite,
Si de votre bonté je pouvois l’obtenir.
Volontiers, lui dit-elle, et ton désir est sage ;
Mais je dois l’avertir qu’une tête volage,
Sans souci du passé, sans soin pour l’avenir,
Jamais n’a pu la retenir.
N’importe la voici : L’aisance de la vie
Sera dans tous les lieux, sera dans tous le temps,
Chez les petits ainsi que chez les grands,
Le produit du travail et de l’économie.
L’étourdi goûtant peu cette recette-là
Se moqua d’elle, et s’envola.



FABLE CXVII.

LE CROYANT ET L’ATHÉE.


Comment tu suis le cours des globes lumineux,
Tu contemples toujours la majesté des cieux,
Sans que ton âme enfin soit attendrie
Par leur touchante et divine harmonie ?
— Non, tout est par hasard, la voix d’un créateur
Ne s’est jamais fait entendre à mon cœur.
Je satisfais mon goût, j’aime l’Astronomie,
L’ordre du ciel me plaît, sans lui trouver d’auteur.
— Un astronome athée… Oh ! quelle inconséquence !