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Et l’erreur de telle nature.
Dans bien des arts, dit-on, est commune à présent.
— Mais du tort que souvent j’ai fait à votre ouvrage,
Il faut, ajouta-t-il, que je vous dédommage.
D’écrire longue épître évitez vous le soin :
On peut trouver chez moi des lettres toutes faites
Comme chez vous des serinettes,
Venez en choisir au besoin.
Vous en verrez de toutes les espèces,
Pour des amis, et des parens,
Et qui plus est pour des amans :
On n’a plus qu’à signer et mettre les adresses.
Tout connoisseur en dit du bien,
Je les vends cher, vous les aurez pour rien.



FABLE CXLI.

L’ORMEAU ET LE SAULE PLEUREUR.


Un bel ormeau grand raisonneur
Plaisantoit un saule pleureur
Sur sa tournure et son ombrage.
On ne parloit, dit-il, dans tout le voisinage
Le jour que tu fus apporté,
Que de ces longs rameaux où traîne ton feuillage.
Le chêne en fut jaloux, le tilleul enchanté,
Moi, je ne vis chez toi que singularité,
Et sur nous aucun avantage.
On rit de l’étranger que l’on a trop vanté.
Mais pourquoi quitter la cité
Pour te venir planter dans ce lointain bocage ?