Page:Ferrandière - Œuvres, 1816.pdf/18

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
(10)

Et ton scrupule ne décèle
Que le regret de tes beaux ans.
Quant à toi, ma chère fauvette,
Sur le compte d’autrui, crois-moi, deviens discrette ;
Tu n’es encor qu’à ton premier printemps ;
Ton humeur est vive et légère,
Ton sexe est coquet et charmant.
La linotte est coupable en cherchant trop à plaire ;
Ne peut-il pas t’en arriver autant ?
Je conclus qu’à propos il faut toujours se taire.



FABLE VII.

L’HIRONDELLE ET LA PIE.


Eh ! vous voilà, ma bonne amie,
Disoit la babillarde pie
À l’hirondelle au retour du printemps
Vous paroissez vous bien porter, ma mie,
Ainsi que votre époux et vos jolis enfans ?
Vous êtes tous heureux, vous faites bon ménage ;
C’est assez rare dans ce temps.
Contez-moi donc histoires de voyage.
Qu’avez-vous vu de curieux,
Et rencontré de dangereux ?
Dans nos forêts point de nouvelles :
Ces criailleurs de geais sont toujours en querelles ;
Les avides moineaux dévastent prés et champs ;
Les fauvettes enfin chez nous sont infidelles
Sans cesse à leurs maris, et même à leurs amans.
Non loin de ce chêne où j’habite,
Et près de la masure autrefois votre gîte,