Page:Ferrandière - Œuvres, 1816.pdf/265

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
(63)

Ah ! lui seul peut charmer les peines de la vie.
Je souffre ; on y prend part, mon âme est attendrie,
Et mes sens tourmentés se livrent au repos.
Si les objets de ma tendresse
À mon cœur alloient échapper ;
Ou si ce cœur devoit, flétri par la tristesse,
Du doux plaisir d’aimer cesser de s’occuper,
Non, non, je ne crains plus : Ô mort ! tu peux frapper.


LES NOCES DU VILLAGE.


Par ces nœuds qu’on forme en tremblant
Et qu’on profane en plaisantant,
Par ces saints nœuds de l’hyménée
Je viens d’unir la destinée
De la tendre Lisette à celle de Lucas.
Bientôt j’ai terminé l’affaire ;
Point de soucis, nul embarras,
Quand il ne faut point de notaire.
Qu’avoient-ils besoin de contrats ?
Lisette pour tout bien avoit son innocence ;
Quant à Lucas, il n’a d’autre opulence
Que l’appétit et la gaîté,
Bras nerveux et forte santé.
Aussi, quand le soleil quittera l’hémisphère,
Il se délassera des fatigues du jour
Dans les bras de sa ménagère ;
Il dit que le repos n’est point fait pour l’amour,
Qu’amour de ses travaux sera le doux salaire.
Regards exprimant le désir,
Souris qui promet le plaisir,