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FABLE LX.

LE VÉRITABLE AMI.


Dans Athène, on disoit à l’ami de Criton :
Pourquoi cet homme, autrefois riche, aimable,
A-t-il si fort changé de ton ?
Il devient ennuyeux ; il étoit agréable ;
Il faisoit à ravir les honneurs de sa table ;
On vantoit son mérite et sa bonne maison ;
Ses jolis vers ornoient notre mémoire,
Et chaque belle eût tiré gloire
D’être l’objet de sa moindre chanson.
Mais plus de sel attique en tout ce qu’il compose,
Son pinceau ne sait plus colorer la raison :
De votre ami d’où vient cette métamorphose ?
— Criton est à mes yeux toujours intéressant ;
Son esprit est le même et son cœur excellent ;
De son prétendu changement
Voici la véritable cause :
Il fut riche autrefois, il est pauvre à présent.



FABLE LXI.

LE MOINEAU ET LE PINSON.


Qu’avez-vous fait à la mésange ?
Demandoit un pinson au moineau l’autre jour ;
Elle a long-temps et sans aucun détour
Parlé de vous d’une manière étrange,