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DE LA CIVILISATION ANTIQUE

suffisaient amplement aux navicularii adroits et sans scrupules pour faire des affaires nuisibles à l’intérêt public. Ceux qui transportaient du blé, très souvent le vendaient au premier port d’escale, surtout dans les années de disette, pour l’acheter à la récolte suivante meilleur marché ! Il fallut faire une loi qui, tout en concédant deux ans de temps pour le voyage, obligeait le navicularius à remettre la cargaison dans la première année (Code théodosien, XIII, 5, 26).

Constantin n’a pu se résigner à un système si imparfait, si onéreux, si plein d’abus que parce qu’il ne pouvait plus se servir, comme les empereurs du premier et du second siècle, de la navigation libre. Mais pour quelle raison ne pouvait-il plus se servir de la navigation libre ? Nous n’avons sur ce point aucune information directe. Mais nous avons un document de la plus haute importance qui nous permet d’attribuer cette difficulté extraordinaire aux prix excessifs qu’avaient