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faut réviser ses méthodes de travail, qui sont défectueuses, profondément défectueuses ; il faut réviser ses habitudes d’esprit, qui sont mauvaises, car elles l’ont conduite à se considérer comme une assemblée unique et à se comporter comme une Convention au petit pied, alors que la Constitution qui nous régit a entendu établir l’égalité des pouvoirs entre les deux Chambres. (Très bien ! très bien !)

Il faut réviser ses habitudes administratives, qui sont pires encore, car c’est l’ingérence perpétuelle, indiscrète, dissolvante… (Bravos et vives marques d’approbation) dans l’exercice de l’administration et dans l’action des pouvoirs locaux, ce qui énerve l’administration, et qui nous a conduits là où nous sommes !

Oui ! il faut réviser tout cela. Il nous faut un pouvoir exécutif plus résolu et plus actif. (Très bien ! très bien !) Il nous faut un Sénat moins modeste, et moins effacé, il nous faut une Chambre moins indiscrète, moins disposée à empiéter sur les attributions d’autrui. (Nombreuses marques d’assentiment.)

Messieurs, on peut avoir tout cela sans toucher à la Constitution ; il suffit de la pratiquer telle qu’elle est. (Bravos et applaudissements.)

Voilà, messieurs, des idées qui ne sont point nouvelles et que j’ai eu souvent l’honneur de développer devant vous. Je n’hésite pourtant pas, et vous ne devez pas hésiter à en reprendre sans cesse la démonstration, car c’est là, croyez-le bien, le fond des choses.