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Mais il ne suffit pas d’avoir des constituants ; il faut avoir la matière constituante. On ne la rencontre pas dans un temps où le désaccord est dans les esprits, où le scepticisme a pénétré dans les cœurs, où le découragement est partout, où jamais, jamais les Français n’ont été plus divisés entre eux, — ce n’est pas dans ce moment de trouble qu’il convient de convoquer une Constituante. Car, sachez-le bien, si une Constituante pouvait se réunir, ce serait l’anarchie dans les idées, préludant à l’anarchie dans les faits, à la guerre civile et à la dictature. (Bravos et applaudissements répétés.)

Nous restons donc, messieurs, — je le vois à vos applaudissements, — nous restons l’association des défenseurs irréductibles de la Constitution. (Nouveaux applaudissements et cris : Vive la Constitution ! )

Ce qu’il faut réviser.

Oh ! nous ne disons pas qu’il n’y ait rien à réviser. Certainement, il y a quelque chose à réviser. Mais ce n’est pas le pouvoir exécutif qu’il faut réviser ; ce n’est pas non plus le Sénat. Je me permets de le dire devant mes collègues de la Chambre, c’est la Chambre des députés qu’il faut réviser. (Rires approbatifs.)

Il faut la réviser, parce qu’elle est trop nombreuse (Nouvelles marques d’approbation), il faut la réviser, parce qu’elle ne dure pas assez longtemps ; il