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Les faiseurs de Constitutions ; les révisionnistes d’aujourd’hui.

Messieurs, la Constitution qu’avait faite l’Assemblée nationale n’a pas vécu ; mais elle a fait école : elle a donné naissance à une école de constituants à outrance, qui ne paraissent pas satisfaits, à l’heure présente, de constater que la France en est à sa treizième Constitution, et qui rêvent de lui en préparer une quatorzième. (Applaudissements.)

Oui, messieurs, il y a, à l’heure qu’il est, des républicains qui demandent une Constituante et qui se préparent à y entrer (On rit), des républicains sincères assurément, loyaux entre tous, qui ont du talent, je ne le nie pas, j’ajouterai même, ayant plus de bienveillance pour eux qu’ils n’en ont généralement pour moi, qu’ils ont des services. (Bravos.)

Mais, messieurs, quel est donc leur état d’esprit ? Nous avons des difficultés, nous n’en sommes pas à les compter ; chaque jour en ajoute de nouvelles aux anciennes qui ne sont pas résolues ; mais ce sont des difficultés de gouvernement, des difficultés financières, des difficultés économiques, des difficultés diplomatiques, qui tiennent à la situation de notre pays en Europe, à tous les périls dont il est entouré, qui l’obligent non seulement à une vigilance extrême, mais à des dépenses excessives incessamment renouvelées.

Toutes ces difficultés-là sont des difficultés de gouvernement, mais ce ne sont pas des difficultés de Constitution. (Vives marques d’approbation.)