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xiv NOTICE SUR POMPEIUS FESTUS

Un certain Conagus tenta un travail nouveau : ayant connu, outre l’ouvrage de Paul Diacre, le fragment de Festus et les extraits de Pomponius Létus, il donna le premier, à l’aide de ces ressources, une apparence à peu près régulière à ce corps informe. Son édition, imprimée à Milan, en 1510, par maître Léonard Pachel, comprend Nonius, Festus avec Paul Diacre, et Varron ; mais l’éditeur, dont le nom est placé en tête de tout le volume, J.-H. Pius, n’a donné que Nonius ; Pompeius Festus est dû à Conagus, qui avait, à ce qu’il semble, été un élève de Pius.

Cette édition de Conagus ou de Pius a été reproduite par les éditeurs qui donnèrent à Paris, en 1511 et 1516, ces trois grammairiens réunis. Alde Manuce l’a fait entrer dans la Perotti Cornucopia (Venise, 1513, in-fo). Le même imprimeur et d’autres imprimeurs d’au delà les Alpes l’ont ensuite donnée à plusieurs reprises au public. C’est à tort qu’Antoine Augustin dit qu’Alde Manuce s’était efforcé d’amalgamer ce qui nous reste de Festus avec l’Abrégé de Paul Diacre, et d’en faire un seul et même corps.

Quant aux services qu’Antoine Augustin a rendus à ce trésor de science grammaticale, il les fait connaître lui-même en ces termes : Nos hoc amplius facimus, quod illi neglexerunt ; ut lectores admoneremus, quæ Festi, quæque Pauli essent. Omnia quoque fragmenta Festi describi curavimus, ne quid desiderari posset. In quibus interpretandis quam operam posuerimus, ex his, quæ in Commentariis adscripsimus, judicare lector possit. Cette édition, publiée pour la première fois à Venise, en 1519, chez Charles Sigonius, se distingue par de belles et nombreuses qualités, qu’on a souvent méconnues à dessein ou par ignorance. Antoine Augustin s’est du reste servi, outre les ressources dont avaient pu disposer ses prédécesseurs, d’une copie et de notes, ouvrage d’un anonyme acquis par Maffeï et par lui communiqué au savant Espagnol.

C’est sur l’édition de ce dernier que s’appuie tout le travail de Scaliger sur Festus ; travail du plus haut intérêt, publié en 1565, et réimprimé plusieurs fois avec des additions très notables.

Nous avons dit précédemment tout ce qu’il est utile de savoir sur l’édition de Fulvio Orsini (Rome, 1581, in-8o). Les frag-