même nous l’apprend, rédigés par lui en un nombre de livres moins considérable que n’avait été celui des livres de Verrius.
Si Festus a mutilé son modèle, il a été cruellement puni de cette faute par Paul Diacre. Nous n’avons pas à nous occuper beaucoup de ce personnage. Ce qui est certain, c’est qu’il tenait un rang assez élevé dans l’Église, car, dans sa lettre au roi Charles, il prend le titre de pontife ; il est également certain qu’il fut contemporain de Charlemagne. Dans son Abrégé il prétend non seulement avoir omis des choses tout à fait inutiles, mais encore avoir éclairci par son propre travail des choses entièrement obscures. Mais cette assertion ne doit pas être prise au sérieux ; car il se montre incapable de se tirer des difficultés, au point de copier aveuglément presque toutes les fautes des copistes, ou de passer des mots difficiles pour donner maladroitement le change sur son ignorance. Dans les articles qu’il a daigné admettre, il a presque toujours resserré le style de Festus ; il a ajouté fort peu de choses, une fois entre autres une citation de l’apôtre saint Paul, et en général il s’est contenté, pour mettre les opinions de l’ancien grammairien en rapport avec son propre siècle, de changer le présent en imparfait, d’écrire par exemple dicebant pour dicunt. Il ne paraît pas qu’il ait jamais ajouté d’articles entiers. Quant aux explications données dans ses livres et qui ne se trouvent pas dans Festus, il paraît qu’elles y ont été introduite d’ailleurs.
Il nous reste à parler des éditions de Festus et de Paul Diacre. On considère comme l’édition princeps de Paul Diacre, celle qui a été faite sur le manuscrit de Wolfenbüttel, et qui est intitulée Sext. Pompeius Festus de Verborum significatione. Mediol., 3 non. aug., 1471. Une édition plus récente, faite évidemment sur celle de Milan, porte à la fin : Festi Pompei liber peroptime emendatus expletus est : ac impensa Iohannis de Colonia nec non Johannis Manthen de Gherrezen qui una fideliter degunt impressioni deditus anno a natali christiano 1474., die 24 decembri. Plusieurs imprimeurs ont de même reproduit, vers la fin du XVe siècle, l’édition de Milan. Souvent on a réuni Paul Diacre dans un même volume avec Nonius Marcellus et Varron, comme cela se voit dans l’édition donnée à Parme en 1480, le 3 des ides de décembre.