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XIX
PRÉFACE

qu’est le miracle, non pas à priori, mais par des exemples de miracles racontés dans la Bible comme des événements ordinaires, et je réponds par cela même à la question de la possibilité, de la réalité ou même de la nécessité du miracle, de telle sorte que je rends impossible le retour de pareilles questions. En voilà assez sur la différence qui me sépare des historiens hostiles au Christianisme. Pour ce qui est de mon rapport avec Strauss et Bruno Bauer, en compagnie desquels je suis toujours nommé, je ferai seulement remarquer que la différence de nos œuvres est déjà signalée par la différence de leur titre ou de leur objet. Bruno Bauer a pris pour objet de sa critique l’histoire évangélique ou plutôt la théologie biblique, Strauss la vie de Jésus, la doctrine de la foi chrétienne ou la théologie dogmatique ; pour moi, j’étudie le Christianisme en général et comme conséquence la philosophie chrétienne ou la théologie. Mon objet principal est le Christianisme, la religion en tant qu’objet immédiat, essence immédiate de la nature humaine. L’érudition et la philosophie ne sont pour moi que les moyens de découvrir le trésor caché dans l’intelligence et dans le cœur de l’homme.