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NOTES — REMARQUES — EXPLICATIONS


La conscience de l’être infini n’est pas autre chose dans l’homme que la conscience de l’infinité de son être ou de sa nature.

« La félicité est notre unique, notre dernier désir ; mais ce désir ne peut être apaisé par aucun bien terrestre, car tout ce qui appartient a la terre est au-dessous de l’esprit humain. Dieu seul peut satisfaire l’homme et le rendre heureux, car l’homme reconnaît par son intelligence et cherche à réaliser par sa volonté le bien universel (c’est-à-dire infini) et ce bien ne peut être trouvé qu’en Dieu. » (Thomas A., De princip. regim., 1. i, 8.) « Si rien de corporel, de terrestre, c’est-à-dire de particulier ; si l’infini seul répond à l’esprit humain, possède une valeur proportionnée à la sienne, peut satisfaire son intelligence et sa volonté, l’être infini n’est donc qu’une expression, qu’une révélation, qu’une réalisation de l’être infini de l’homme. — « Un être mortel ne sait rien d’un être immortel. » (Sallustius dans Grotius. De veritate relig. christ., 1. i, s. 24.) » L’être infini n’est que l’infinité de l’homme personnifiée ; en faisant de Dieu le but final de l’homme, on déclare par cela même qu’il n’est pas autre chose que l’être humain ; car le but final d’un être ne peut pas se trouver évidemment en dehors de lui. — Nam qui movetur à Deo tamquam fine non movetur à Deo tamquam fine non movetur ab extrinseco sed a seipso — « Les êtres capables de