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PREMIÈRE PARTIE

Essence vraie, c’est-à-dire anthropologique de la religion



III

DIEU EN TANT QU’ÊTRE DE RAISON

Dans la religion, l’homme divise sa nature en deux natures distinctes, il se met en opposition avec lui-même ; il place vis—à-vis de lui Dieu comme un être opposé au sien : Dieu est l’être infini, l’homme l’être fini ; Dieu parfait, l’homme imparfait ; Dieu éternel, l’homme passager ; Dieu tout-puissant, l’homme impuissant ; Dieu saint, l’homme pécheur ; Dieu, l’être essentiellement positif, embrasse toutes les réalités ; l’homme, l’être essentiellement négatif, n’exprime que le néant.

Mais, comme nous l’avons déjà dit, l’homme dans la religion a pour objet sa propre nature, dont il ne peut