sur l’esclavage, la richesse sur la misère, la civilisation sur la barbarie, l’honneur du citoyen sur l’infamie de l’homme, l’insolence des rois sur l’abaissement religieux des peuples.
LVIII
« Vous reconnaissez la méchanceté de l’homme, et pourtant vous voulez trouver en lui de quoi vous satisfaire ? Vous ne voulez pas avoir recours à un Dieu ? » Non ! car les vices de l’un sont compensés et réparés par les vertus de l’autre. Celui-ci dans son avidité me ravit ce que je possède, celui-là par bienveillance et libéralité m’offre ce qui lui appartient ; tel par méchanceté cherche à m’ôter la vie, tel autre par amour me défend et me sauve au péril de la sienne. Ceux qui ont écrit cette sentence : Homo homini lupus est, l’homme est pour son semblable un être malveillant et funeste, les mêmes ont écrit celle-ci : Homo homini deus est, l’homme est pour l’homme un être bienfaisant, un être divin. Or, de ces deux sentences laquelle exprime l’exception, laquelle exprime la règle ? Évidemment c’est la dernière : car comment une société quelconque serait-elle possible entre les hommes si la première était la plus générale ? Mais en toute occasion nous devons juger d’après la règle, si nous ne voulons pas que notre jugement soit faux, anormal, contraire à la réalité.
LIX
Quel rapport y a-t-il entre la religion et le sacer-