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NOTES

naturelles ; mais il nous est impossible d’être d’accord avec eux, car l’Écriture sainte nous assure que les phénomènes extraordinaires sont produits soit par Dieu, soit par les anges, soit par les diables. » Hieronymus Vitalis avance, comme chose certaine, que les solfatares de Pouzzoles, que le Vésuve, l’Etna, l’Hécla, l’Ariquipa au Pérou, et tous les autres volcans sont les cheminées de l’enfer ; et, comme beaucoup de Pères de l’Église, Augustin, Grégoire, Bernard, Isidore, Bonaventure, Tertullien, Pierre Damien et d’autres encore partagent cette opinion, il conclut qu’il faut être téméraire pour nier que les montagnes qui vomissent du feu soient les portes infernales, et que Dieu les a placées exprès en différents lieux de la terre, afin que les hommes puissent voir les demeures destinées aux impies après leur mort. » (Lexic. Mathem., Astron., Geomet. — Paris, 1668. — Art. Infernus.) Le même (Art. Aer) croit que la région moyenne de l’air est le séjour de prédilection du diable, et sa croyance était partagée par beaucoup de chrétiens ; car il est parlé dans le Nouveau Testament (Ephésiens, II, 2) du prince qui règne dans les airs.— Præcipua est enim doemonum in aere potentia, in quo circumvolitant et versantur. Hoc eis dominum tribuit Paulus. (Pencer, Ouv. cité, p. 26.) Les tempêtes, les trombes, la grêle, les boules de feu, en un mot tous les phénomènes météorologiques étaient attribués au diable ou aux hommes qui se trouvaient en communication avec lui. Les jésuites attribuaient au démon des miracles que la toute-puissance seule peut accomplir. « Il peut faire qu’une femme reste vierge de corps et d’âme, et mette au monde un enfant. » (Bucher, Les Jésuites en Bavière, 5, 2, p. 363.) Qu’on lise sur ce sujet, si l’on veut en savoir davantage, le livre de B. Becker, Le Monde enchanté. (Ed. Amsterdam, 1694.) On y trouve inscrites en détail toutes les superstitions du peuple et des savants, surtout des théologiens de son époque. On y voit que peuple et savants étaient au même niveau,