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L’ESSENCE DU CHRISTIANISME

portent de Pythagore, sont en partie très niais, et leur esthétique ressemble beaucoup à celle du Nouveau-Testament. » (I, 220). » — « Les mythes du Nouveau-Testament n’ont pas une valeur poétique proprement dite par cela même qu’ils se bornent au côté religieux » (Esthétique, III, 333). – Il en est de même de l’Ancien-Testament. À une certaine époque de la civilisation, les fables qu’on raconte aux petits enfants sont naïves et innocentes : mais quand on les considère comme la base de la vertu et de la morale, comme la loi présente et éternelle, par exemple dans les livres sacrés des Israélites avec tout ce qu’il y a de plus atroce – des horreurs sans nombre et sans nom faites par David, l’homme-lige du Seigneur, des cruautés et des perfidies exercées par le clergé israélite et par Samuel contre Saül, etc. — : alors le temps est venu d’en faire main basse, en les remettant à leur place simplement historique, et de les rejeter aux époques les plus reculées et les plus tristes de l’histoire (hist. de la philos. II, 287). — "Du reste, quand on réduit le christianisme à ses phénomènes primitifs, on lui dérobe son esprit » (III, 111). « Les miracles peuvent être considérés comme des éclairs divins, qui ont la faute de tomber immédiatement dans des particularités comme un hors-d’œuvre. Ils y font une confusion insupportable en interrompant le cours ordinaire des choses tandis que le divin pour se mettre en contact avec la nature, ne saurait le faire que sous forme de la raison, des lois immuables de cette nature. Autrement, on n’y aura qu’un pêle-mêle dépourvu d’intelligence, et qui devient ridicule (Esthét., II, 163). »

Qu’est-ce que Dieu ? c’est l’absolument vrai, ce qui est universel en et par soi-même. C’est là la pensée, l’action de penser, ce qui reste immuable en soi-même (Phil. de la rel. I, 88). » « La religion chrétienne est bien la religion absolue, mais seulement par ce qu’elle est aussi la religion abstraite." Hégel donne ici une interprétation des dogmes. elle est cependant encore loin d’être celle de M. Feuerbach. Mais il y attaque déjà vigoureusement le pédantisme métaphysique et orthodoxe : « les auteurs de tant d’histoires de la philosophie sont en général savants, je voudrais toutefois les comparer à un animal qui aurait perçu de ses oreilles tous les sons d’une musique. sans en avoir compris l’harmonie et la mélodie (Hist. de la phil. I, 9). » « Ces historiens,