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III

Faveur et culture des lettres dans les premiers rangs de l’aristocratie française. — La poésie en honneur jusque sur le trône ou les marches du trône. — Marie Stuart, Jeanne d’Albret, Catherine de Bourbon, etc.


Revenons à Paris, où, dans les classes élevées surtout, la vie littéraire était si florissante et si active. Un précieux manuscrit de vers, que conserve la bibliothèque impériale, en montrant combien la famille de François Ier s’appliquait aux lettres avec ardeur et souvent avec succès, ne contribue pas peu à nous faire comprendre la renaissance du pays et les progrès de la langue, grâce au salutaire empire de l’exemple que nous avons signalé, à ce principe fécond d’émulation qui, des hautes régions sociales où l’esprit français a déployé tant d’éclat, se répandait dans tous les rangs. De la race de François Ier, cette tradition de culture intellectuelle et de reproduction littéraire devait passer presque aussitôt aux Bourbons. Parmi les femmes de cette famille signalons déjà, à ce titre, Gabrielle de Bourbon, dame de La Trimouille, dont la sensibilité, cette âme du vrai talent, trancha prématurément l’existence : la douleur qu’elle éprouva de la perte de son fils unique, Charles de la Trimouille, filleul de Charles VIII, et qui fut tué à Marignan, la conduisit