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VII
NOTICE SUR LA VIE DE L. J. FEUGÈRE.

et de docteur, fait peut-être unique dans les annales universitaires. La rapidité avec laquelle ce jeune homme de dix-neuf ans venait de conquérir une position excita alors l’étonnement, et peut-être l’envie, de quelques-uns de ses rivaux. On ne sut que plus tard au prix de quelles fatigues il avait obtenu un pareil résultat.

Cependant, tandis que le jeune professeur poursuivait sa laborieuse carrière, quelques bruits du monde arrivaient jusqu’à lui, quelques distractions littéraires venaient tempérer l’aridité de ses travaux. Tantôt c’était un discours prononcé, en présence de la reine des Français, à la distribution des prix de l’année 1833, où de sages conseils, donnés à de jeunes princes dignes de les entendre, valaient à l’orateur d’augustes sympathies ; tantôt c’était un prix d’éloquence remporté à l’Académie française, et dont le sujet était l’Éloge de M. de Monthyon, première distinction littéraire qui devait être suivie de beaucoup d’autres, plus solides peut-être, mais moins vivement senties.

Marié au mois de novembre 1833, et bientôt père d’une famille assez nombreuse, M. Feugère fut nommé en 1844 professeur agrégé de rhétorique au collège qui avait été le témoin de ses études et de ses débuts dans l’enseignement. Toute la période qui s’é-