Il n’a repos que de me voir marrie,
Et mon repos augmente sa fureur.
Cent mille noms, pour croître ma douleur,
Me va nommant, dont le moindre est méchante.
Hélas ! c’est bien sans raison ni couleur.
Pour la seconde mariée, elle s’afflige de l’infidélité dont elle est victime :
… Plus parfait ne saurait soutenir,
Que mon mari, cette mortelle terre :
Je le pensais toute seule tenir.
Las ! je vois bien que trop follement j’erre.
Il aime ailleurs : voilà ma mort, ma guerre.
Je ne le puis souffrir ne comporter ;
Je prie à Dieu qu’un éclat de tonnerre
Sa dame ou moi puisse tôt emporter.
Dans la vivacité et l’ardeur de ses illusions, une des jeunes filles, contredisant sa compagne, ennemie déclarée de l’amour, entreprend de le défendre et d’en relever ainsi les séduisants avantages :
Quand amour s’attache
Au cœur qui n’a tache
De méchanceté,
Il lui donne grâce,
Parole et audace
Pour être accepté.
Amour en tournois
Fait porter harnois
Et rompre les lances,
Piquer les chevaux,
Faire les grands sauts[1]
- ↑ Allusion aux tournois et carrousels, alors si fort en vogue.