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PIERRE RAMUS.

sujet avec une sympathie véritable, il a présenté de la manière la plus dramatique le tableau des luttes qui ont rempli la carrière de Ramus. Seulement on découvre çà et là chez le biographe une certaine partialité, fort concevable pour celui dont il se rapproche par la communauté des idées en général et même celle du culte religieux ; on regrettera aussi que, par suite du plan dont il a fait choix, l’auteur ait été amené en quelques passages à reproduire les mêmes détails. Mais cette passion ou ces répétitions n’ôtent rien au solide intérêt du travail de M. Waddington, qu’on ne saurait trop exhorter à poursuivre de telles études : elles sont infiniment précieuses pour notre époque. La lecture de ces livres, en nous faisant pour ainsi dire renouer société avec ces hommes d’autrefois, est saine et fortifiante. Félicitons M. Waddington de s’être plu à vivre dans ce commerce ; et pour nous, génération affaiblie, que la légèreté perd ou que la mollesse corrompt, revenons sous ces auspices à un passé si plein d’instructions salutaires. Retrempons-nous dans ces habitudes qui effrayent notre délicatesse moderne. Par l’exemple des fermes convictions de nos pères, apprenons à maintenir nos opinions avec constance et à les défendre avec courage ; mais aussi que leurs malheurs, leçon non moins utile, nous enseignent également à comprendre d’autres sentiments que les nôtres et à excuser les erreurs sans les partager.