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Page:Feuilleret - Voyages à la recherche de Sir John Franklin, 1861.djvu/12

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introduction.

dénudent, et la neige remplace la terre végétale, sur laquelle des nuages lourds et noirs se trainent : un silence implacable règne sur cette nature sinistre. C’est le pays de la mort. On le devine à l’engourdissement qui saisit dès qu’on y pénètre. À défaut du souvenir des trépas illustres dont l’histoire de ces parages est pleine, çà et là des débris de navires mystérieusement disparus attestent la présence voisine de la puissance éternellement triomphante. Ce sont des indices plus positifs encore : à demi enterrés dans des mousses maigres, de tous côtés l’on aperçoit des cercueils, témoignage de l’audace humaine. Le couvercle, enlevé par les vents, laisse à nu les os blanchis des squelettes. Une croix grossière étend encore sur eux ses bras mutilés, et une inscription à demi effacée rappelle le nom de celui que les siens n’ont pas revu !

« Il y a pourtant dans ces contrées des