Aller au contenu

Page:Feuillet - Le Journal d'une femme, 1878.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

» Enfin nous entrons dans la cour du château ; il y a un bassin au milieu, avec des cygnes dedans et, sur les bords, mesdames de Sauves et de Chagres avec leurs maris et leurs remarquables frères formant un intéressant groupe de famille. Je salue, je rougis, je saute à terre, j’embrasse mesdames de Sauves et de Chagres, et je cours vite changer de robe, pendant que l’écho répète derrière moi : — « Elle est charmante !… elle est charmante !… elle est charmante ! »

» Mes soupçons, extraordinairement éveillés dès cette première heure, n’ont fait que se confirmer dans la soirée, le lendemain et les jours suivants. Le sinistre château de ma tante s’est transformé subitement : c’est un lieu de plaisance, une résidence enchantée, un théâtre de fêtes