Aller au contenu

Page:Feuillet - Le Journal d'une femme, 1878.djvu/36

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

galantes et de tournois chevaleresques, — avec une vague odeur de fleurs d’oranger dans la coulisse. Promenades à pied le matin, cavalcades dans la journée, danses et charades le soir. Personnellement je suis gâtée, choyée, idolâtrée. Mes goûts, mes moindres désirs sont compris, devinés, comblés, avant que je les exprime. C’est une émulation touchante… Je souhaite secrètement un bouquet de camellias ? — le voilà ! — un sac de chez Boissier ? — le voici ! — une perruche feu ? — voilà une perruche feu ! — une cage dorée pour la mettre ? — voici la cage ! — la lune ? — voici la lune !

» Tu vois, ma chérie, combien les circonstances sont graves… plus l’ombre d’un doute ! ma perfide tante et mon coupable père ont résolu de me marier toute vive. Il y a deux prétendants entre lesquels je