Page:Feydeau - Amour et piano.pdf/38

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Lucile.

En effet, monsieur, je ne vois pas, je me demande…

Édouard, s’embrouillant.

Ah ! vous vous demandez ?… C’est comme moi… je me demande… ça fait que nous nous demandons tous les deux… (À part.) Je dois être absolument ridicule.

Lucile, subitement.

Attendez donc… mais je crois que je comprends, mais oui, c’est cela !… Nous avons une actrice pour voisine, ce doit être mademoiselle Dubarroy ; vous vous serez trompé de maison, voilà. Elle demeure au 2 bis, et ici, c’est le numéro 2.

Édouard, ahuri.

Ah ! c’est le numéro…

Lucile.

Deux ! parfaitement !

Édouard, même jeu.

Ah ! c’est le… En vérité, je n’en reviens pas ! Je me suis trompé d’hôtel et c’est dans celui d’à côté que… tandis que moi, je… Où est mon chapeau ?

Lucile.

Le voici, monsieur.

Édouard.

Oh ! mademoiselle, je suis confus, honteux…

Lucile.

Mon Dieu, tout le monde peut faire des erreurs, monsieur. Et tenez, moi-même, je vous prenais pour un professeur de piano.

Édouard.

Professeur de piano ! moi ! Mais je ne sais pas en jouer.

Lucile.

Voilà pourquoi je vous ai fatigué de ma musique,