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Page:Feydeau - Aux antipodes - 1883.djvu/15

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Le soir, n’ayant pas trouvé le cousin, je suis allée au théâtre. J’ai pris un billet et je suis entrée… avec ma couronne d’immortelles qui était pour mon oncle de Marseille. Entre nous, elle commençait un peu à m’embarrasser… J’ai vu jouer une pièce charmante ! Il y avait une chanteuse qui avait un succès fou. — À la fin de la soirée, on lui a jeté des fleurs ! Alors, ma foi, j’ai fait comme les autres : j’ai pris ma couronne d’immortelles et je l’ai lancée sur la scène. — Il y a eu un tumulte alors ! On a applaudi ! on a crié ! C’était effrayant… C’est égal, ça m’en a débarrassé de ma couronne.

Pendant le spectacle, j’ai fait connaissance avec un monsieur très bien… Il m’a dit qu’il avait beaucoup connu mon mari… C’était une heureuse rencontre ! Après la représentation, il m’a offert de m’emmener au bal de l’Élysée. Il appelait ça l’Élysée-Montmartre, je ne sais pas pourquoi ! J’ai accepté tout de suite ! Pensez donc, à la présidence ! Ce devait être un gros personnage que l’ami de mon mari. Malheureusement je n’étais pas en robe de bal, mais il m’a assuré que